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gêne. Dans son Journal, il n'épargne pas les gens con­tre lesquels il a eu à plaider; il s'en prend surtout aux procureurs, et veut à peine reconnoître qu'il y en ait un seul à Paris qui soit honnête homme, ll ne traite guère mieux ses créanciers, et se plaint de Ieur dureté avec beaucoup d'amertume. On ignore quelle'étoit sa fortune; mais il dit lui-même qu'il étoit inops in divi-ttis. Ne trouvant pas son revenu suffisant, il aliénoit ses contrats de rentes, et drminuoit ses ressources pour l'avenir; malgré sa détresse, il ne pouvoit s'empêcher d'acheter chaque jour des livres, des brochures et des curiosités.
Il fut avant l'âge de soixante ans tourmenté par des infirmités graves qui le retenoient chez lui pendant des mois entiers, et qui ne lui permettoient plus d'être au courant des nouvelles : il étoit naturellement fron­deur, son humeur devint chagrine; et quoiqu'il affecte dans son Journal une grande résignation aux volontés de la Providence, on s'aperçoit qu'il n'est plus le même ; on remarque de l'aigreur dans ses récits et dans ses ré­flexions, et il ne garde plus aucun ménagement lorsqu'il parle des corps ou des individus qui ont des opinions opposées aux siennes. Mécontent du présent, inquiet de l'avenir, il cherche en vain des consolations dans la religion. Flottant toujours entre le catholicisme et les sectes nouvelles, il revoit le retour de la primitive Eglise, et ne pouvoit parvenir à fixer ses idées, ll faisoit venir un confesseur, argumentoit contre lui, disputoit le terrain pied à pied, consentoit à déclarer qu'il mour-roit dans la religion catholique. « Pour le regard de « la romaine, dit-il, je leluipassois sous garantie qu'on « me feroit voir que la doctrine et tradition de l'Eglise
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